LE SAPIN, UNE ESSENCE VULNÉRABLE EN AUVERGNE-RHÔNE-ALPES
Les principaux chiffres de la forêt et du bois Auvergne-Rhône-Alpes :
• 527 millions de m3 de bois sur pied au total dans les forêts régionales dont 93 millions de m3 de sapin sur pied au total
• 5,9 millions de m3 de bois récoltés en 2024 toutes essences confondues soit 1,1% du volume total de bois sur pied
• Le sapin et l’épicéa ne sont pas distingués, ils représentent environ 1,3 millions de m3 de sciage soit 70% du volume du volume de bois transformé chaque année en AuRA
Sources et références :
• Données inventaire 2019 –2023 IGN
• Memento 2025 – AGRESTE Auvergne-Rhône-Alpes
• Données nationales sur la récolte de bois et production de sciages en 2023
PHÉNOMÈNES RESPONSABLES DU DÉPÉRISSEMENT
Aujourd’hui le dépérissement du sapin est lié notamment aux sécheresses répétées et aux épisodes de canicule. Néanmoins, des arbres, en particulier ceux qui ont été fragilisés par ce phénomène, peuvent subir des attaques d’insectes ravageurs qui entraineront son dépérissement. Il s’agit principalement du Scolyte Pityokteine curvidenté, spinidens et vorontzowi et une espèce de pissode. Contrairement au typographe, ces scolytes n’attaquent pas les arbres sains. Le mécanisme d’attaque est très semblable à celui du scolyte typographe sur l’épicéa. L’éclosion des larves consécutive à la ponte des insectes sous l’écorce engendre le creusement de galeries dans le bois suffisamment profondes pour couper la circulation de la sève.
Zones les plus affectées en Auvergne-Rhône-Alpes et volumes concernés
Traditionnellement moins touché que l’épicéa, le sapin commence à être significativement impacté, particulièrement en zones de basse altitude (moins de 900 m) avec faible réserve hydrique en exposition chaude (Sud et Ouest), dans des peuplements vieillissants ou faisant l’objet d’un manque de gestion. Les zones les plus affectées si situent dans le massif de la Chartreuse en Isère, aux piedmonts du Livradois-Forez et de la Margeride et dans le Livradois en Haute-Loire et dans le Puy de Dôme, au Nord de l’Ardèche et dans la Vallée de la Vocance et en basse altitude (moins de 900 m) dans la Loire et le Rhône. En Savoie, dans les massifs des Bauges, de l’Arith, de la basse Maurienne et de la chaîne de l’Épine les volumes sanitaires de sapin sont passés en forêts publiques de 3 000 à 12 000 m3 entre 2022 et 2024.
Sources et références :
↪ Bilans départementaux santé des forêts – DRAAF Auvergne-Rhône-Alpes
↪ Portail de l’INRAE qui héberge plusieurs applications en santé des plantes
↪ Page « Santé des forêts » de la Direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt
↪ Essences française affectées par le changement climatique
L’ADAPTATION DU SAPIN
Le sapin de plaine et sur sol à faible réserve en eau est le plus vulnérable aux conséquences du réchauffement climatique. Face à ce stress, l’essence a tendance à migrer vers le Nord et vers des altitudes plus élevées. Mais la migration naturelle est trop lente par rapport à la rapidité du changement climatique, l’homme n’a d’autres choix que d’assister cette essence comme beaucoup d’autres dans cette migration. Le monde forestier teste l’implantation de nouvelles espèces et adopte des changements dans ses pratiques sylvicoles. Enfin, des croisements de sapins pectinés du Jura avec ceux du Sud de la France sont également réalisés pour accélérer l’adaptation de cette essence aux conditions climatiques plus sèches et plus chaudes.
Sources et références :
↪ Office National des Forêts / Epicéas, sapins, hêtres… ces arbres qui souffrent de la sécheresse
↪ Forestopic / Les sapins du Jura se marient avec ceux du Sud pour s’armer face au changement climatique
↪ La Salamandre / La migration du sapin blanc et de l’épicéa
