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Les pépiniéristes, maillon indispensable à la filière

Les forêts renouvelées par plantation représentent 13 % de la surface de la forêt de production en France (12% en AuRA). Cependant, les conséquences du changement climatique invitent les acteurs forestiers d’une part à récolter les arbres dépérissants et à les renouveler, mais aussi à diversifier les forêts en introduisant de nouvelles essences. Auvergne- Rhône-Alpes est une grande région forestière, elle compte une production de plants inférieure à son besoin, mais le programme France 2030 a permis de moderniser un certain nombre de sites de production. Ce dossier présente l’état des lieux ainsi que les atouts et faiblesses de la région en matière de pépinières forestières.

De la graine au plant…

En amont des pépiniéristes, se trouvent les semenciers, qui se chargent de ramasser les graines, soit dans des peuplements forestiers sélectionnés pour leurs phénotypes notables et leur pureté génétique, soit dans des vergers à graines ou des individus sélectionnés ont été plantés afin de provoquer un croisement génétique avantageux.

Une fois les graines ramassées, elles passent dans une sécherie afin d’être préparées. Il faut extraire les graines du fruit où elles se trouvent lorsque c’est nécessaire, puis faire passer les graines à travers différentes étapes spécifiques à chaque essence, visant à les « activer ». C’est ce qu’on appelle la levée de dormance. Il y a deux semenciers en France, la sécherie de La Joux de l’ONF (25) et Vilmorin-Mikado (49).

Les pépinières font germer ces semences forestières et les font croître entre un et cinq ans. Deux principales techniques de production se partagent le marché : la culture en godets, où le plant est élevé hors-sol et planté, plus jeune, avec sa motte de terre, ce qui permet d’éviter le stress de la transplantation ; la culture en racines nues, où le plant est élevé en pleine terre et planté, plus âgé, avec ses racines à nu.
Une étude comparative, menée en 2019, sur des plantations de douglas réalisées en racines nues et en godets, ne relevait pas de différences significatives entre les réussites de plantations issues des deux techniques. (Girard et al 2019).

Les jeunes plants ainsi obtenus sont alors plantés, pour former la forêt de demain, par les entrepreneurs de travaux forestiers à la demande de l’ONF, des experts forestiers, des coopératives, des gestionnaires, des exploitants ou directement par les propriétaires privés.

Tout au long de ce parcours, la traçabilité est assurée par le suivi obligatoire des graines et des plants concernés par les arrêtés du matériel forestier de reproduction (MFR), contrôlé par la DRAAF.

Auvergne-Rhône-Alpes, une petite région pour la production de plants forestiers

Au niveau national, pour la saison 2021-22, on recense 124 pépinières productrices en activité, produisant 61,5 millions de plants, principalement de pin maritime, douglas et chêne sessile. Les tendances nationales sont à la baisse de production de plants de pin maritime, cette baisse étant compensée par la forte dynamique de la production de plants de mélèze, de chêne pubescent et de cèdre. La part des feuillus dans la production nationale tend aussi à augmenter.

Au niveau régional pour la saison 2022-23, on recense 15 pépinières forestières en activité, produisant 2,2 millions de plants. En tête, on trouve le douglas, l’épicéa et le cèdre de l’atlas. Cela représente 3,7 % de la production nationale, couvrant 72 % des besoins de la région, 55 % des plants sont produits par deux entreprises.

Le contrat régional de filière 2024-27, issu de la concertation des acteurs économiques de la filière forêt bois régionale, a placé l’accompagnement des pépiniéristes comme étant un nouvel enjeu pour Auvergne-Rhône- Alpes. En effet, dans le contexte de changement climatique que nous connaissons, il s’avère nécessaire d’introduire de nouvelles essences dans nos forêts afin de les diversifier. Ainsi, Fibois AuRA a conduit une enquête en ce début d’année 2025 afin de mieux connaître les pépinières de la région, leurs atouts et leurs besoins.

Cette enquête a pris la forme d’entretiens semi-directifs, organisés selon quatre thématiques établies d’après des échanges préliminaires avec les pépiniéristes. Ils ont été menés sur les exploitations de dix pépiniéristes sur les treize qui avaient été retenus pour l’enquête, représentant donc les deux tiers des entreprises de la région et environ 90 % de la production.

>>> Téléchargez sur ce lien les retours de l’enquête pépiniéristes !

Les 15 pépiniéristes en Auvergne-Rhône-Alpes :